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Quand le roi des hackers défie Bill Gates

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Quand le roi des hackers défie Bill Gates Empty Quand le roi des hackers défie Bill Gates

Message par Refuge Ven 21 Nov - 18:06

Richard Stallman. Programmeur, militant international du logiciel libre

Quand le roi des hackers défie Bill Gates


« Vous
ne changez pas les choses en vous battant contre la société. Pour
changer quelque chose, construisez un nouveau modèle qui rend l’ancien
obsolète. »

R. Fuller


Quand le roi des hackers défie Bill Gates Arton109394-20514

De qui votre ordinateur devrait-il recevoir ses ordres ? La question
peut paraître futile, tant la plupart des utilisateurs pensent que leur
ordinateur devrait leur obéir et non obéir à quelqu’un d’autre.

Les
grandes sociétés de médias, de cinéma et de maisons de disques, en
collaboration avec des firmes informatiques, prévoient de faire en
sorte que votre ordinateur leur obéisse au lieu de vous obéir. Partant
de ce constat, un ingénieur tente de révolutionner les systèmes
informatiques, bouleversant des théories bien établies et faisant un
pied de nez magistral aux grandes sociétés informatiques. Cet homme est
Richard Stallman, 55 ans, fondateur du mouvement pour le logiciel
libre. Informaticien, il annonce en 1983 le développement d’une suite
de logiciels libres qu’il nomme GNU et qui a permis à Linus de voir le
jour en 1991. Peu après, il crée la Free Software Foundation. En 1985,
il publie le manifeste GNU, dans lequel il fait connaître les
motivations et les objectifs du projet et fait appel à l’appui de la
communauté informatique mondiale. En inventant le copyleft, en
développant des licences libres depuis des années, le mouvement du
logiciel libre concerne des centaines de milliers d’informaticiens et
des millions d’utilisateurs. Un engouement sans pareil qui agace Bill
Gates, adepte du protectionnisme à outrance, qui ne trouve pas les mots
assez durs pour stigmatiser ses opposants : « Je crois que dans les
économies du monde, il y en a aujourd’hui encore plus que jamais, qui
croient en la propriété intellectuelle. Il y a moins de communistes
dans le monde aujourd’hui qu’il y en avait avant, il y a quelques
nouvelles sortes de communistes des temps modernes qui veulent se
débarrasser pour divers prétextes des incitations faites aux musiciens,
aux réalisateurs de films et aux créateurs de logiciels. Ils ne pensent
pas que ces incitations devraient exister. » Ces propos en faisant
s’éveiller les souvenirs du Mccarthysme avaient mis Gates dans une
posture embarrassante. Vilipendé notamment par la communauté du
copyleft qui considère que le meilleur moyen d’inciter à la création
est de ne pas protéger à outrance la sienne et celle des autres. A la
pointe du combat et porte-drapeau de cette vision alternative : Richard
Stallman qui parcourt le monde pour faire avancer ses idées et ses
idéaux. Mais qui est ce scientifique, cet empêcheur de tourner en rond,
ce trouble-fête ?

Un trouble-fête

« Quand je suis devenu informaticien dans les années 1970, j’ai
commencé à travailler au laboratoire d’intelligence artificielle du
Massachusetts Institute of technology, j’étais employé comme
programmeur système, mon boulot consistait à améliorer le système de
n’importe quelle manière, de corriger des erreurs, d’ajouter des
fonctionnalités. Bref, la coopération passive était normale. Mais une
fois, j’ai vu ce que c’est que d’utiliser un programme dont on ne
connaît pas le code source. Ça s’est passé quand Xeros a donné à notre
institut une imprimante laser de première génération. Avec cette
nouvelle imprimante, nous ne pouvions faire de changements dans le
programme, car ne possédant pas le code. Nous étions bloqués
volontairement par Xeros, nous étions prisonniers d’un logiciel qui a
mal fonctionné pendant plusieurs années. Il fallait attendre peut-être
une heure pour une imprimante capable d’imprimer en dix minutes ou en 3
minutes. C’était dégueulasse. Un jour, j’ai entendu dire qu’un
chercheur de l’université de Carnegie Mellon avait une copie du code
source de ce programme. Plus tard, je suis allé à son bureau lui
demander une copie du programme. Il a refusé. »
Partant de là et convaincu que sans liberté il y a des problèmes
pratiques, Richard s’est acharné à lancer son propre programme. « Je ne
l’ai pas fait pour amasser de l’argent. Je veux utiliser un ordinateur
librement pour coopérer, pas pour restreindre ou interdire de
partager. »
Depuis un quart de siècle, Richard Stallman est en mission commandée
pour le logiciel libre, programmes copiables dont le code source est
accessible et modifiable, à l’inverse des logiciels propriétaires comme
ceux de Microsoft. Le gourou du « Libre » porte la bonne parole aux
quatre coins du monde, non sans apporter son aide aux démunis et aux
pauvres, grâce aux actions humanitaires engagées par sa fondation.
Pour Stallman : « Toutes les libertés dépendent de la liberté
informatique. Elle n’est pas plus importante que les autres libertés
fondamentales, mais au fur et à mesure que les pratiques de la vie
basculent sur l’ordinateur, on en aura besoin pour maintenir les autres
libertés. Profitant de la faiblesse de la démocratie contemporaine, les
grandes entreprises sont en train de prendre le contrôle de l’Etat. »
Si Bill Gates a toute sa vie affiché des objectifs de nature privée, il
ne cache pas qu’il a construit sa fortune autour d’un grand principe,
celui de la propriété intellectuelle, le droit de l’auteur de faire
prospérer son œuvre en fonction de ses intérêts propres, à l’inverse,
Stallman a de tout temps mis en exergue des missions altruistes. Le but
du « Libre » étant, selon lui, de répandre sur la planète du logiciel
gratuit, pour permettre à tous d’en profiter. Les développeurs libres
faisant don de leurs droits d’auteur au nom de l’intérêt général des
utilisateurs.

Gates , cet empreur…

Alors que le premier éditeur de logiciel au monde est reçu avec
tapis rouge par les grands de ce monde (et même les petits) Richard,
lui, a eu droit aux matraques des policiers. En France par exemple, au
moment où Gates est reçu avec les honneurs, Stallman décide de dérouler
des dizaines de mètres de papier à même le sol, le long du trottoir. La
scène est surréaliste : 165 000 signataires dans le caniveau, la figure
historique et mondiale du logiciel libre accroupie au même niveau, sous
le regard des forces de l’ordre. La presse évoque alors la différence
de traitement entre la réception de Bill Gates, en chef d’Etat, par le
président de la République et celle de Stallman par le chef de la
sécurité.
« Gates est l’empereur, nous ne sommes que des citoyens », lâche
Stallman, les genoux dans le caniveau, il trouve le temps d’expliquer
la problématique du Libre à quelques touristes de passage, étonnés de
la situation. Lorsque le patron de Microsoft prit sa retraite, les
observateurs pensaient que Richard allait tempérer ses ardeurs et
ménager quelque peu son monumental rival. Que nenni. Selon lui, « Bill
Gates s’en va, mais l’esprit malin du système propriétaire, qu’il a
aidé à bâtir, subsiste ». Et d’ajouter rageur : « Microsoft, Appel,
Adobe ainsi que tous les autres vendent des logiciels qui leur donnent
une emprise certaine sur les utilisateurs d’ordinateurs. Un changement
de responsable ou de société n’est pas important. Ce que nous devons
changer, c’est ce système. »

L’argent ne m’intéresse pas

Idéaliste jusqu’à l’utopie, disent certains, Richard est décidé à
aller au bout de son entreprise, advienne que pourra. Pour lui,
plusieurs sentiments cohabitent dans la nature humaine. Il y a les
bonnes et mauvaises volontés. Pour avoir une bonne société, il faut
prendre des mesures pour encourager la bonne volonté. « Quand j’allais
à l’école, se rappelle-t-il, quand j’étais très petit, l’institutrice
disait toujours : ‘’il faut partager ses bonbons !’’ Maintenant, le
gouvernement des Etats-Unis propose que les institutrices disent : ‘’Oh
non ! ne partage pas ! Partager c’est la piraterie. Il ne faut jamais
partager avec les autres enfants’’. Dans le logiciel libre on peut
garder son bonbon et le donner à la fois, c’est ça ma philosophie. »
En effet, le roi des hackers ne cesse de répéter que le logiciel libre
existe au sein d’un système capitaliste et est compatible avec le
commerce. Mais la différence est que ce logiciel ne sert pas comme
outil de domination. Il peut être utile pour des entreprises comme pour
des particuliers utilisant l’informatique. Toutefois, il empêche un
modèle injuste de commerce. Il n’exige pas que toutes les entreprises
soient petites, mais il n’amène pas à la concentration et aux
monopoles.
Richard avait fait du slogan ayant fleuri pendant les agitations
sociales de mai 68 son leitmotiv. « Soyez réalistes, demandez
l’impossible. » Vivez votre vie à fond, osez rêver, nagez à
contre-courant et vos rêves deviennent réalité. Ce slogan peut décrire
la mission de Richard. « Un esprit implacable souvent comparé à Moïse
portant les commandements GNU, GPL et essayant d’amener la tribu hacker
à la terre promise de la liberté. Ses longs cheveux tombant abondamment
sur ses épaules, sa grosse barbe et son regard intense contribuent
évidemment à cet effet. » Stallman est un ascète qui ne tolère aucun
compromis et qui a consacré sa vie et sa fortune à son projet, confie
un de ses amis. « Avec les 240 000 dollars de la bourse du génie »,
offerts par la fondation McArthur, il a parcouru le monde pour faire
connaître son programme. A-t-il fait ça dans un but mercantile ? « Cela
ne concerne pas l’argent. Cela concerne la liberté », dit-il.

Parcours

Richard Matthew Stallman né à Manhattan, le 16 mars 1953, connu
aussi sous les initiales RMS, est un programmeur et militant du
logiciel libre. Il est à l’origine du projet GNU et de la licence
publique générale GNU connue aussi sous l’acronyme GPL. Il a popularisé
le terme anglais copyleft (que l’on peut traduire par « copie
laissée »). Programmeur renommé de la communauté informatique
américaine et internationale, il a développé de nombreux logiciels,
dont les plus connus des développeurs sont l’éditeur de texte GNU
Emacs, le compilateur C de GNU, le déblogueur GNU, mais aussi, en
collaboration avec Roland McGrath, le moteur de production GNU Make.
Depuis le milieu des années 1990, il consacre la majeure partie de son
temps à la promotion du logiciel libre auprès de divers publics un peu
partout dans le monde. Depuis quelques années, il fait campagne contre
les brevets logiciels et la gestion des droits numériques (DRM).

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